"Isn’t this where we came in ?"

Publié le par Good-Vibes

Il y a des albums qui se laissent écouter et d'autres qui se vivent, qui te transportent dans une sorte de monde parallèle où l'artiste ne joue plus que pour toi. Je vis actuellement cet état de transe avec The Wall de Pink Floyd qui n'est autre qu'un véritable petit chef d'oeuvre.

 

Pour commencer, quelques mots sur le groupe.

Pink Floyd, groupe de rock psychédélique et progressif britannique, voit le jour en 1964. Son nom est inspiré de deux grands du blues : Pink Anderson et Floyd Council. A sa naissance, le groupe compte quatre membres : Syd Barret (guitariste, meneur du groupe), Rick Wright (orgue puis synthétiseur), Roger Waters (bassiste) et Nick Mason (batteur). Le groupe, par ses textes philosophiques exprimant clairement leur sentiment de révolte envers la société, sa musique planante et ses concerts originaux et particulièrement remarquables, est très rapidement reconnu en Angleterre.

Barret sombrant dans la folie et la paranoïa, il est remplacé par David Gilmour et Waters devient meneur du groupe.

L'année 1973 sera marquée par la sortie de Dark Side Of The Moon qui restera quatorze ans en tête des ventes (c'est le troisième album le plus vendu au monde derrière Thriller de Michael Jackson et Back In Black d'AC/DC). C'est une véritable consécration qui permet à Pink Floyd de se faire connaître dans le monde entier.

Les succès s'enchaînent (Wish You Were Here en 1975, Animals en 1977 et The Wall en 1979). Malheureusement, les choses ne sont jamais simples : des tensions naissent au sein du groupe ; Wright est expulsé par Waters qui a pris la grosse tête. The Final Cut, entièrement dirigé par le bassiste, sort en 1983. Deux ans plus tard, la fin du groupe est annoncée. Après une longue affaire en justice, Gilmour et Mason obtiennent le droit de garder le nom de Pink Floyd. Avec Wright, ils enregistrent A Momentary Lapse Of Reason en 1987 et The Division Bell en 1994. On retrouve avec plaisir le groupe sur le devant de la scène (ce qui permettra également la sortie du très bon live P.U.L.S.E.).

1996 marque la fin du groupe mythique qui ne fera plus que quelques concerts dans les années 2000.

 

Parlons à présent de The Wall...

C'est après un concert en 1977 que Waters, indigné par l'attitude d'un de ses fans, eut l'idée du concept The Wall (Le Mur en français, qu'il souhaitait construire entre la scène et son public). Après réflexion, ce concept est finalement divisé en trois parties : un album, une série de concerts et un film.

Après huit mois d'enregistrement et de travail acharné, le double album The Wall sort le 30 novembre 1979 en Grande Bretagne. Les textes, traitant de l'isolement et de l'enfermement, sont particulièrement recherchés et amènent à réfléchir. La partie instrumentale, quant à elle, est envoutante : c'est une véritable jouissance musicale. L'album se classe au top des ventes. Il est 23 fois disque de platine avec 30 millions exemplaires vendus (ce qui fait de lui le double album le plus vendu de tous les temps). Il a inspiré de nombreux artistes tels que Bowie, Genesis, Yes ou encore Nine In Nails, Dream Theater et Radiohead.

 

Pour apprécier pleinement l'album, je pense qu'il faut écouter ses 80 minutes d'une seule traite ; la fin d'une chanson correspondant au début de la suivante. Pour ma part, les meilleures sont les suivantes :

1) The Thin Ice, véritable berceuse, très douce. On apprécie l'arrivée successive des différents instruments en particulier celle de la guitare électrique (1.45). Une des rares chansons que je qualifie d'orgasmiques.

2) The Happiest Days Of Our Lives + Another Brick In The Wall (part.2), ou comment garder une chanson en tête toute la journée. On aime la voix pénétrante du chanteur et le texte empli de ce sentiment de révolte contre l'éducation et le bourrage de crâne qu'exerce la société. Un solo de guitare d'une minute qui nous prend aux tripes. Et puis comment ne pas connaître cette chanson ?

3) Young Lust, pour son caractère sexuel. La façon de chanter est tout à fait adaptée aux paroles ; on ressent presque un "besoin" de femme : "Oooh I need a dirty woman, Oooh I need a dirty girl" (en français, en gros, "J'ai besoin d'une salope"). Belle caricature de la gente masculine :)

4) Don't let me know, son atmosphère pesante, angoissante. Comme un cri de douleur dans la nuit noire et silencieuse. Le retour de la musique (3.05) est le bienvenu... Je vous laisse en juger par vous même.

 

Pour parler très rapidement du film, il sort en 1982, réalisé par Alan Parker et écrit par Waters (chose normale en même temps...). Le film reprend donc l'histoire et la bande sonore de l'album, si ce n'est qu'avec quelques légères modifications. Les images qu'on peut y voir sont particulièrement poignantes voire même choquantes. Encore une fois - Pink Floyd oblige - The Wall (le film) suscite une vive émotion et amène à se poser de nombreuses questions, nous plonge dans une sorte de débat intérieur. C'est un film très intéressant, que je vous conseille vivement de regarder et ce à plusieurs reprises car il y a de nombreux sens cachés et détails infimes qu'on ne peut déceler à première vue.

 

Je vous avoue qu'écrire cet article n'a pas été une tâche facile et espère avoir réussi à vous donner envie d'écouter The Wall... En bonus, deux extraits du film.

 

 

 

 


 

 

P.P.

 

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