White Album

   "91 articles est toujours pas un sur les Beatles???! Quelle honte!" me suis-je dit. (bien sûr, j'ai écrit ça avant l'article de Raphaël sur Paul Mc Cartney)
Je vous ai donc concocté un article sur un Grand album des Beatles : le "White Album" ("The Beatles" de son vrai nom).
Je ne crois pas que l'histoire de la musique n'ait jamais donné naissance à un album aussi éclectique et hétéroclitque  que celui-là, ni qu'elle ne le fera jamais! Un album où presque chacune des chansons explorent un style différent (voir plus loin pour plus de détails), ou qui contient la meilleure et la pire chanson des "Fab Four"!

"L'Album Blanc" est, selon moi, le meilleur album des Beatles (ce qui n'est pas peu dire)...

    Nous somme à la fin de l'hiver 1968, à Rishikesh (Inde), où nous retrouvons nos quatre amis en pleine cure de méditation et de repos, guidés par leur nouveau gourou et maître spirituel, le "Maharishi Mahesh Yogi". C'est ici que, coupés du monde et de leur succès, les Beatles composent une quarantaine de morceaux, dont la plupart seront utilisés dans le fameux album. John Lennon déclarera plus tard, à propos du séjour à Rishikesh : "j’y ai écrit quelques-unes de mes meilleures chansons". Mais, les Beatles partent précipitamment lorsqu'ils se rendent compte que le Maharishi était seulement intéressé par leur argent, et qu'il avait essayé d'abuser quelques filles, dont Prudence Farrow (à laquelle la chanson "Dear Prudence" est dédiée) ainsi que sa célèbre soeur Mia.

Les Beatles commencent à enregistrer l'album à partir de juin de cette même année, aux célèbres studios d'Abbey Road, mais les problèmes y sont nombreux.
Yoko Ono (je ne la présenterai pas) reste désormais tout le temps avec les quatre garçons, et aurait la fâcheuse tendance à baiser dans tous les coins avec John, mettant les autres membres mal à l'aise.
De plus, le groupe va être obligé de rejouer, parfois des centaines de fois, des chansons, jusqu'à ce que leur auteur l'ait déclarée "parfaite" (c'est le cas notamment avec "not guilty", qui, après avoir été enregistré et enregistré jusqu'à l'écoeurement, ne finira même pas sur le disque).
D'autre part, les tensions augmentant entre les membres, chacun composant et jouant à l'écart des autres, sans jamais, ou presque, se retrouver tous ensemble.
Ringo finira même par fuguer en Sardaigne avec sa famille, n'en pouvant plus de cette atmosphère détestable. C'est pourquoi Paul est à la batterie dans "Back in the U.S.S.R." et "Dear Prudence".
Mais il n'est pas le seul à partir : l'ingénieur du son fuit en pleine répétition, et leur producteur George Martin part pour des vacances prolongées en laissant tombés les garçons.
Les Beatles sont donc livrés à eux-mêmes, ce qui n'améliore pas la cohésion du groupe, mais leur permet de mettre dans ce double-album tout ce qu'ils voulaient (notamment "Revolution 9", pire "chanson" jamais composée).

Bref, "comment des séances d'enregistrement aussi chaotiques ont-elles pu conduire à un album aussi merveilleux" vous demandez-vous sûrement.
La réponse est tout simplement : la magie des Beatles!

Oui, tout à fait, il n'y a qu'eux pour transformer quelque chose qui aurait dû être un abominable carnage musicale en un des double albums les plus vendus de l'histoire (après "The Wall") et mon troisième album préféré par la même occasion!

Avant de parler du contenu du fameux "Double Blanc", penchons nous sur la pochette. Un contraste fracassant avec leur précédente pochette, celle du "Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band"  (pour les incultes, cliquez ici), extrèmement chargée, par opposition à celle du White Album : blanche, avec "The Beatles" écrit en relief, et un numéro de série à l'arrière (les numéros 001/002/003/004 sont aux Beatles eux-mêmes, et un fan fou a acheté le 005 pour 24 500 €!!!), mais malheureusement, mon édition CD ne comporte pas de numéro.
La légende dit que John aurait voulu imposait une photo de lui et de Yoko nus pour pochette (voir image), et qu'il aurait dit "ce sera ça ou rien!" , et ce fut rien.

Bref, le moment que vous attendez tous : "LES CHANSONS!"

Avant tout, je veux juste signaler que ceux qui disent que les Beatles sont gnans-gnans, ou ont des paroles nuls, vont aimer cet album. Car, c'est vrai que c'est souvent le cas, mais pas avec le "White Album", où les "quatre de Liverpool" semblent tout oser, à la fois dans les textes, et dans les sonorités.

Héhé, je vous avez dit que les Beatles avaient touché à tous les styles dans cet album, et c'est vrai : du hard rock ("Helter Skelter") au ragtime ("Martha My Dear"), en passant par le ska ("Ob-La-Di, Ob-La-Da) et la comptine pour enfant ("Good Night"), ou encore le jazz/music-hall ("Honey Pie") à la country ("Rocky Raccon") et au blues ("Yer Blues"). Et il y en a plein d'autre encore.
Mais maintenant, passons à la partie les plus importante de l'article : les chansons que vous DEVEZ avoir/télécharger/acheter sur votre portable/Ipod/mp3. Ou au moins les écouter (ne vous inquiétez pas, j'essaye de pas tout mettre, mais c'est dur).

-"Back in the U.S.S.R." : la chanson ouvre l'album, et c'est déjà génialissime. Le titre est une référence au "Back in the U.S.A." de Chuck Berry, mais ce morceau est dans le style des "Beach Boys". D'ailleurs, les Beatles ont été accusés de pro-communisme, en déclarant les filles russes et ukrainiennes meilleures que les américaines!

-"Glass Onion" : chanson très originale, car les paroles sont bourrées de références à leurs précédentes chansons (je vous laisse les trouver vous-mêmes).

-"The Continuing Story of Bungalow Bill" : chanson a ne pas prendre au sérieux! C'est un jeu, sur le western : elle raconte l'histoire vrai d'un de leurs condisciples en Inde, qui dormait dans un Bungalow (d'où le titre). On peut même entendre Yoko Ono chanter sur cette chanson.

-"While My Guiltar Gently Weeps" : si l'ouverture de l'album était génialissime, cette chanson est ORGASMIQUE! C'est tout simplement ma chanson préférée des Beatles! Le nom vient de Paul qui, ouvrant le "Yi Jing" (livre de méditation), voit les mots "gently weeps". Le solo de guitare (classé 7 sur 100 par le magazine Rolling Stones) a été joué par Eric Clapton lui-même. Bref, que dire à part : écoutez (voir plus bas la vidéo).

-"Hapiness Is a Warm Gun" : John Lennon parle mieux que moi en disant que la chanson en elle-même est "une sorte d'histoire du rock'n'roll", surtout par sa structure. Le morceau est ainsi composé de 3 parties : une intro au chant, les instruments se rajoutent et le couplet aurait été inspiré d'un trip sous LSD de John, puis, la chanson change de signature rythmique, et le refrain est extrait d'une autre chanson de John ("I need a Fix), faisant référence à l'héroïne, et enfin, la section finale est en "Doo-Woop". En plus d'être magnifique, cette chanson aura aussi inspirée une autre chanson tout aussi géniale : "Paranoid Android", de Radiohead.

-"I'm So Tired" : dédiée à Yoko Ono, lorsque John n'arrivait pas à dormir à Rishikesh,car il pensait trop à elle ; cette chanson n'en est pas moins une des meilleures ballades jamais composées. Dès les premières notes, on se fait entraîné par la merveilleuse voix du chanteur, et on sombre lentement avec lui, jusqu'à la fin, qui arrive beaucoup trop vite à mon goût

-"Piggies" : Bien que la chanson soit une critique un peu simpliste des bourgeois, peu de musiques ont une histoire aussi sanglante que celle-ci. C'est malheureusement la chanson (avec "Helter Skelter") qui a inspiré Charles Manson à commettre ses meurtres affreux, car ce-dernier la prit pour un appel au meurtre, d'ailleurs, sur les scènes des crimes, on retrouva les inscriptions "pig", et "death to pigs" en lettres de sang. Mais, cela n'empêche pas la chanson d'être magique, et drôle dans son style un peu "ancien-assumé" (dû à l'orgue quasi-omniprésent), ainsi que ces cris de cochons en guise de final.

-"Everybody's Got Something to Hide Except Me and my Monkey" : si vous vous êtes toujours demandé comment vous réveillez le matin, ne cherchez plus. Cette chanson donne la pêche comme pas d'autres. Le titre est une référence aux drogues dures ("monkey" est utilisé dans le jargon des drogués), mais aussi à l'amour de John et Yoko, car, de leur point de vue, tout le monde était parano et "avait quelque chose à cacher".

-"Sexy Sadie" : si vous êtes un lecteur assidu du blog, vous aurez déjà écouté cette chanson dans mon dernier article "Ces musiques qui vous pénetrent dès la première note", sinon, c'est l'occasion de la découvrir. Admirez l'intro au piano, et rappelez vous que cette chanson parle de cette imposteur de Maharashi.

-"Helter Skelter" : ou une des premières chansons hard-rock de tous les temps. Et elle nous vient de Paul McCartney, qui lu une interview des "Who" dans laquelle ils décrivaient leur dernière chanson "I can see for Miles" comme "le morceau le plus vulgaire qu'ils n'aient jamais enregistré" ou "un son lourd, brutal et violent". Mais Paul a été très déçu en étendant la chanson, et décida de créer la chanson qu'il s'était imaginé en lisant l'interview. "Helter Skelter" était née. Personellement, dans le genre, on n'a pas fait beaucoup mieux depuis.

-"Honey Pie" : une des chansons qui m'inspire le plus, il suffit que je ferme les yeux en l'entendant et j'imagine plein de choses géniales. Très vite, vous ne pourrez pas vous empêcher de chanter voir de claquer des doigts bien que le morceau soit relativement calme.

-"Cry Baby Cry" : un son très simple et pur, sans fioritures, ni orchestre en fond, mais quand même du Beatles 100% pur jus ; plutôt rare dans cet album. Les paroles sont nées du mélange d'un conte pour enfant et d'un slogan publicitaire.

Et le meilleur pour la fin :